mardi 17 mai 2011

"Sourire - bonjour - au revoir - merci !"

Un des grands chamboulements, dans nos nouvelles vies d'adultes, c'est l'entrée dans le monde du travail. Pour ma part, ça va déjà faire trois étés que je me lève à 5h du matin pour aller bosser chez Carrefour. Sans compter les petits contrats occasionnels, les inventaires du soir, et depuis peu, un CDI étudiant dans une jardinerie.
Mes amis s'y mettent aussi, CDD, CDI, apprentissage, peu importe, on a tous plus ou moins plongé dans le grand bain, les horaires à respecter, l'intégration auprès des collègues, et surtout, la paye à la fin du mois.
Plus qu'un compte en banque bien rempli (et tout le monde sait à quel point c'est compliqué à nos âges...) c'est surtout un moyen de prendre son indépendance, progressivement, avec la fierté de dire "je me débrouille comme un(e) grand(e). Ne plus compter sur ses parents pour pouvoir payer un plein d'essence, un nouveau jeans ou un menu Big Mac, c'est surtout ça, être adulte, selon moi. Et le regard des autres, les vrais adultes, qui change un peu. Nous sommes jeunes et nous travaillons. Qui a dit que les jeunes sont tous de grosses feignasses ? (on note la petite rancœur, y a du vécu, croyez-moi...)


Mais à vingt ans, avoir toutes ces responsabilités, n'est-ce pas perdre un peu de sa jeunesse ?
Pour moi, et peut-être à cause de mes parents, mon entrée dans la majorité était toute tracée : le bac, le permis, et un job pour pouvoir pleinement profiter de mon papier rose. Fille d'ouvriers, je n'aurai jamais pu avoir l'indécence de réclamer de l'argent à mes parents, qui eux aussi font la queue à la station service, et surtout, ont des bouches à nourrir et des factures à payer. C'est ma petite façon à moi de les aider, en leur enlevant ce poids de l'argent de poche à donner tous les mois.

Et en y réfléchissant bien, ça ne me dérange pas du tout. On pourrait dire que c'est un peu vache, mes parents me laissent me démerder, et même si je l'ai pensé bien des fois, au fond, je suis plutôt fière de moi, de ne rien devoir à personne, de pouvoir sortir ma carte bleue sans craindre les foudres de mon père, parce que je dépense ce qu'il se tue à gagner.

Ma petite victoire.


Alors deux CDI, et un troisième depuis ce matin. Les bouteilles de champagne s'accumulent, sans qu'on trouve le temps de les boire. Je pense que la prochaine soirée sera mortelle.
Mais je suis fière de nous.



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