lundi 30 mai 2011

Advienne que pourra.

L'heure est aux doutes. Aux questions. Qui suis-je, qu'ai-je fais, que dois-je faire encore, tout ça.
Je me ronge dès que le ton monte, virtuellement. Se prendre la tête par ordinateurs interposés, c'est la chose la plus terrible qui puisse nous arriver. Les mots sont mal interprétés, les points de suspension se multiplient. Tout est suspendu. L'amitié, l'avenir. Avec ou sans eux ? Voilà la question qui me taraude l'esprit.


Avec, ça serait bien mieux. Mais si cela doit nous amener à nous taire, pour le bien et l'orgueil mal placé de chacun, je ne suis pas certaine d'en avoir envie. L'amitié, n'est-ce pas pouvoir tout se dire, même les choses les plus désagréables à entendre ? N'est-ce pas pardonner les doutes des autres, accepter leurs petits défauts, leur prouver qu'ils ne sont pas seuls.
Et en même temps, pour les avoir toujours à mes côtés, je serai prête à me couper la langue. Pour ne blesser personne, je suis prête à ne plus rien dire. Ou seulement leur hurler que je les aime, qu'ils comptent plus qu'il ne faudrait, que sans eux je ne suis rien, que je fais la maligne comme ça, mais que j'aimerai qu'ils me donnent la main pour avancer.
J'ai un peu mal.

mardi 17 mai 2011

"Sourire - bonjour - au revoir - merci !"

Un des grands chamboulements, dans nos nouvelles vies d'adultes, c'est l'entrée dans le monde du travail. Pour ma part, ça va déjà faire trois étés que je me lève à 5h du matin pour aller bosser chez Carrefour. Sans compter les petits contrats occasionnels, les inventaires du soir, et depuis peu, un CDI étudiant dans une jardinerie.
Mes amis s'y mettent aussi, CDD, CDI, apprentissage, peu importe, on a tous plus ou moins plongé dans le grand bain, les horaires à respecter, l'intégration auprès des collègues, et surtout, la paye à la fin du mois.
Plus qu'un compte en banque bien rempli (et tout le monde sait à quel point c'est compliqué à nos âges...) c'est surtout un moyen de prendre son indépendance, progressivement, avec la fierté de dire "je me débrouille comme un(e) grand(e). Ne plus compter sur ses parents pour pouvoir payer un plein d'essence, un nouveau jeans ou un menu Big Mac, c'est surtout ça, être adulte, selon moi. Et le regard des autres, les vrais adultes, qui change un peu. Nous sommes jeunes et nous travaillons. Qui a dit que les jeunes sont tous de grosses feignasses ? (on note la petite rancœur, y a du vécu, croyez-moi...)


Mais à vingt ans, avoir toutes ces responsabilités, n'est-ce pas perdre un peu de sa jeunesse ?
Pour moi, et peut-être à cause de mes parents, mon entrée dans la majorité était toute tracée : le bac, le permis, et un job pour pouvoir pleinement profiter de mon papier rose. Fille d'ouvriers, je n'aurai jamais pu avoir l'indécence de réclamer de l'argent à mes parents, qui eux aussi font la queue à la station service, et surtout, ont des bouches à nourrir et des factures à payer. C'est ma petite façon à moi de les aider, en leur enlevant ce poids de l'argent de poche à donner tous les mois.

Et en y réfléchissant bien, ça ne me dérange pas du tout. On pourrait dire que c'est un peu vache, mes parents me laissent me démerder, et même si je l'ai pensé bien des fois, au fond, je suis plutôt fière de moi, de ne rien devoir à personne, de pouvoir sortir ma carte bleue sans craindre les foudres de mon père, parce que je dépense ce qu'il se tue à gagner.

Ma petite victoire.


Alors deux CDI, et un troisième depuis ce matin. Les bouteilles de champagne s'accumulent, sans qu'on trouve le temps de les boire. Je pense que la prochaine soirée sera mortelle.
Mais je suis fière de nous.



lundi 16 mai 2011

Rien est impossible.

"Pour tout bagage on a vingt ans
On a l'expérience des parents
On se fout du tiers comme du quart
On prend le bonheur toujours en retard
Quand on aime c'est pour toute la vie
Cette vie qui dure l'espace d'un cri
D'une permanente ou d'un blue jean
Et pour le reste on imagine..."
Léo Ferré 




La petite carte signée Alice. Dans une enveloppe customisée par ses soins. Magnifique, comme toujours. Alice à toujours été douée pour ce genre de choses. Là où d'autres se contentent d'un joyeux anniversaire gribouillé sur un carton, avec parfois un petit chèque, pour marquer le coût, et parce que quand on est parrain, on fait ce genre de chose, Alice, elle, parvient toujours à me coller un sourire jusqu'aux oreilles.
Oui, j'ai pris vingt ans. Mais pas n'importe comment, grâce à elle, j'ai l'impression d'avoir changé de décennie de manière originale.



Putain, vingt ans.
Il me semble avoir déjà vécu une vie entière. Le bac, le droit de vote, le permis, les jobs d'été, le CDI.
Il me semble n'avoir encore rien vécu. Ma vie commence à peine.

vendredi 13 mai 2011

Introduction.

Facebook a tué les blogs.
Comme c'est beaucoup plus simple, de parler en temps réel de ce que l'on voit, fait, pense, ressent. Je suis la première a déballer mes états d'âmes, à tous ces inconnus. Et puis les gens se lassent, et puis j'ai besoin d'un exutoire. Accordé de l'importance à chaque mot. Effacé, réécrire. Peser le poids de chaque lettre. Illustrer le tout avec une belle photo.
Parler de moi, d'eux, des gens autour. De la vie.

Je revis.